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Ce mardi se tenait la dernière cérémonie de vœux décentralisée du conseil général au collège Le Village d’Evry. C’est ici même qu’un internat d’excellence devrait ouvrir ses portes à la rentrée prochaine. Un projet auquel s’oppose la quasi-totalité des syndicats d’enseignants qui ont appelé à manifester pour l’occasion.

 

C’est lors du conseil départemental de l’Education nationale (CDEN) du 15 novembre dernier qu’avait été annoncée la création d’un internat d’excellence au collège Le Village d’Evry. Une mesure souhaitée par le gouvernement et soutenue par la majorité socialiste et les Verts du conseil général. A l’époque, la Fédération syndicale unitaire (FSU) avait immédiatement dénoncé cette mesure contribuant « au saccage de l’Education nationale. » Deux mois et demi plus tard, la FSU tente une fois de plus de se faire entendre sur le sujet, rejointe par la CGT Educ’Action, le SGEN-CFDT et le SE-UNSA.

 

A terme, l’internat du collège Le Village devrait accueillir quarante-deux élèves « motivés, sans problèmes de comportement particuliers et ne disposant pas d’un environnement favorable pour étudier », selon les termes officiels. Pour Alain Goiny, secrétaire général de la FSU 91, « le premier problème c’est qu’il est évoqué la nécessité que l’élève n’ait pas de problèmes de comportement. Du coup, on est en train de séparer les élèves avec d’un côté une élite dans les internats d’excellence et de l’autre ceux qu’il faut mater dans les établissements de réinsertion scolaire (ERS). Nous, nous sommes favorables à la cohabitation des élèves avec des moyens adaptés si besoin. Le deuxième problème, ajoute-t-il, c’est que d’un côté le gouvernement liquide les aides aux populations en difficultés scolaires (ex : RASED) et de l’autre, il donne quelques moyens à une poignée d’élèves. Ce n’est qu’une vitrine pour cacher le reste », constate le secrétaire général de la FSU 91 également enseignant de profession.

 

Patrice Sac, venu assister aux vœux du conseil général dont il est vice-président chargé des questions éducatives, a tenu a défendre la position de sa majorité : « Il faut développer des outils sur le hors-temps scolaire pour permettre à des enfants de se stabiliser. Les internats d’excellence ont montré que c’était possible. » Un avis que ne partage pas Alain Goiny, qui prend l’exemple de l’internat de Sourdun, en Seine-et-Marne, où se sont multipliés les conseils de discipline. « On voit apparaître des problèmes de comportement chez des élèves qui n’étaient pas censés en avoir. » Pour Hugo Lévécot de la CGT Educ’Action, l’autre problème posé par cette mesure c’est « son budget conséquent (NDLR : 1,6 million d’investissements) en ces temps de restriction budgétaire, pour si peu d’élèves. »


Désaccord PC/PS au conseil général

 

Le sujet a également été source de conflit, deux jours auparavant, lors de la séance publique du département, où le conseil général votait son budget pour l’année 2012.

 

Le parti communiste s’est opposé à ces créations d’internats d’excellence par la voix de Marjolaine Rauze : « Soit tous les enfants doivent avoir les mêmes moyens pour réussir et on leur donne, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui, soit on considère qu’il n’y en a que quelques-uns sur la base de la méritocratie et on se donne bonne conscience et c’est non ! » En réponse, Jérôme Guedj, le président de l’instance, rappelait que ce dossier avait été accepté par les Essonniens : « C’était un engagement de la campagne cantonale de 2011 », avant d’ajouter : « Je veux être le loup dans la bergerie et je peux, de l’intérieur, infléchir ce projet dont je ne partage pas la totalité des orientations. »

La rentrée prochaine, dix-huit internes débuteront leur 6e au collège Le Village d’Evry, sous le signe de l’excellence.