Les organisations, membres du Collectif « Non à EDVIGE »*, ont déposé le 30 novembre deux recours en annulation devant le Conseil d’Etat pour le décret portant création d’un traitement de données à caractère personnel relatif à la prévention des atteintes à la sécurité publique et le décret portant création d’un traitement automatisé de données à caractère personnel relatif aux enquêtes administratives liées à la sécurité publique.


En effet, si le Collectif « Non à EDVIGE » constate que la mobilisation sans précédent contre le premier décret « EDVIGE » a permis la disparition des données sensibles se rapportant à la vie sexuelle et à l’état de santé et la limitation de certains délais de conservation des données et une meilleure traçabilité de l’accès à ces données, il constate aussi que bon nombre de ses précédentes critiques s’appliquent toujours aux nouveaux décrets.


Ainsi, comme avec le fichier « EDVIGE », pour ce qui concerne les atteintes à la sécurité publique, il s’agit de ficher :

- des personnes avant même tout passage à l’acte, au mépris du principe de la présomption d’innocence.

- les mineurs dès 13 ans.

- les personnes à partir du simple fait qu’elles habitent une certaine zone géographique, ou qu’elles en proviennent.


Pire qu'’avec le fichier « EDVIGE », l’appartenance syndicale, mais aussi les opinions politiques, religieuses ou philosophiques pourront justifier en elles-mêmes qu’une personne ne puisse pas accéder à certains emplois, ce qui limite gravement l’exercice de droits constitutionnels démocratiques.


Parallèlement aux recours, a été mise en ligne le 30 novembre dernier, à l’adresse http://nonaedvige.sgdg.org/ une pétition demandant :


- le retrait des deux décrets du 18 octobre 2009

- la soumission au débat parlementaire de toute nouvelle création de fichier de police

- l'abandon du fichage des mineurs dans tout fichier fondé sur la seule présomption

- l’abandon du fichage de l’origine ethnique, même déguisée sous une autre appellation

- la préservation des droits syndicaux et politiques, de la liberté de pensée et d’expression, y compris pour les personnes exerçant dans un cadre professionnel « sensible ».


* Le Syndicat de la Magistrature, Le Syndicat des Avocats de France, L’Union Syndicale Solidaires, La Ligue de l’Enseignement, La Ligue des Droits de l’Homme, Le GISTI, La Fédération Syndicale Unitaire, La Confédération Générale du Travail, La Confédération Française Démocratique du Travail, L’association IRIS, L’association INTER-LGBT, L’association AIDES, Le MRAP a décidé de se joindre à ce recours par une intervention volontaire.