Le nouveau Président de la République et son gouvernement s’installent cette semaine. Il marque la fin de dix-sept années de gestion de droite et la sortie du sarkozysme, l’autre nom du régime au service exclusif des riches.

 

La nouvelle équipe gouvernementale prend quelques mesures symboliques comme la réduction de la rémunération du chef de l’Etat, des ministres et de celles des dirigeants d’entreprises publiques. Ce sont des marqueurs, tout comme la démarche de F. Hollande souhaitant rester proche des gens. De même, le blocage des prix de l’essence, du gaz et de l’électricité ou l’augmentation de la prime de rentrée scolaire constituent de premiers actes.

 

Évidemment, il faut aller très au-delà et s’attaquer aux deux problèmes fondamentaux auxquels sont confrontés nos concitoyens : le pouvoir d’achat et le travail. Certes, la prime de rentrée scolaire et le blocage -voire la baisse- des prix de l’énergie peuvent améliorer le pouvoir d’achat. Mais pour sortir de la crise, il faut absolument créer les conditions d’une nouvelle répartition des richesses pour améliorer les revenus du travail. Une fiscalité plus juste favorisant le travail et pénalisant la spéculation financière est indispensable. Un nouveau développement, favorable aux êtres humains, implique en même temps de relancer un nouveau type de crédit à très bas taux d’intérêt, favorisant l’emploi, l’activité agricole, artisanale et celle des petites entreprises dès lors que cela favorise le travail, la vie territoriale, les rémunérations. Ce sont là de grandes réformes de structure, indispensables pour réussir le changement progressiste. Celui qui améliorerait concrètement la vie quotidienne de nos concitoyens.

 

Permettre au gouvernement d’affronter ces enjeux appelle une majorité de gauche au Parlement, avec un flanc gauche, donc un Front de Gauche représenté par de nombreux députés dans la nouvelle assemblée.

 

Le Président de la République, F. Hollande a déclaré vouloir faire en sorte que « l’austérité ne soit plus une fatalité » et demande un accord avec l’Allemagne pour un protocole dit de « croissance » au traité budgétaire européen.

 

C’est un discours différent de celui de l’ancien Président de la République. Mais on peut craindre que le terme même de « croissance » soit antagonique avec le traité d’austérité budgétaire. Ajoutons qu’il y a croissance et croissance. Ce qui se discute aujourd’hui est une tentative de relance de la croissance par l’accentuation de la concurrence entre travailleurs, qui de facto, diminue la rémunération du travail.

 

De surcroît, les termes de ce protocole de croissance sont déjà inclus dans les conclusions du Conseil européen du 30 janvier dernier. Ceci ne constitue donc pas une garantie de sortie de l’austérité. Et le traité Sarkozy-Merkel, qui est une camisole de force réduisant les budgets des Etats et de la sécurité sociale, doublé de la perte de souveraineté des Parlements nationaux, risque de fermer toute perspective d’amélioration. Voilà pourquoi le nouveau Président de la République doit créer les conditions d’un débat public sur ce traité et de le soumettre à l’opinion du peuple par référendum. Si la France ne ratifie pas ce traité, il faudra bien se mettre à la rédaction d’un nouveau texte anti-austérité européen, comme le demandent les peuples dans les élections en France et en Grèce, mais aussi en Allemagne, en Espagne et en Italie.

 

Le combat contre l’austérité est plus que jamais à l’ordre du jour. C’est la condition de la réussite du changement.

 

Le vote pour les candidats du Front de Gauche sera un vote anti-austérité et pour la réussite de la gauche.