Présenté comme une priorité par Vincent Peillon, laménagement du «?temps scolaire?» est devenu le centre de gravité de toute réflexion sur lécole. Un débat survalorisé qui, pour beaucoup de spécialistes, ne répondra pas aux causes profondes des difficultés des élèves.
Mi-octobre, le gouvernement a fait ses propositions?: retour à une semaine de quatre jours et demi, avec école le mercredi matin. Les enseignants assureraient trente minutes de devoirs en classe entre 15?h?30 et 16?heures, tandis que la dernière demi-heure dactivités périscolaires serait à la charge des communes. La proposition ne change pas grand-chose pour les élèves et a déçu les enseignants, sommés de travailler une matinée de plus sans aucune contrepartie.
«?Où sont passés lambitieuse réforme des rythmes scolaires et ses objectifs de réussite pour tous???» sinterroge le Snuipp-FSU, principal syndicat du primaire.«?Cest sûr, il y a nécessité à desserrer le rythme de la semaine, convient Cédric Turco, secrétaire général adjoint du Snuipp-FSU dans le Var. Mais ce nest pas ça, non plus, qui va permettre à tous les enfants de réussir. Les effectifs de nos maternelles tournent autour de trente élèves, la scolarisation des enfants de moins de trois ans a fait un bond de vingt ans en arrière, les réseaux daide aux enfants en difficulté ont été décimés, 182?collègues ne sont pas remplacés chaque jour dans le département Cest ça, surtout, qui freine la réussite scolaire et qui nécessiterait de gros moyens humains. Or, pour linstant, on ne les voit pas venir.?»
Pour linstant, si la réforme est «?ambitieuse?», cest surtout en matière de décentralisation. À travers cette refonte des rythmes, le gouvernement cherche à obtenir une implication plus grande des collectivités locales, sans rien préciser des financements qui pourraient rééquilibrer les inégalités territoriales. «?Tout cela sarticule avec lacte?III de la décentralisation, alerte Marine Roussillon, animatrice du réseau école du PCF. On risque de se diriger vers un service public plus municipal que national. Avec toutes les conséquences que cela pourrait avoir en termes de politique scolaire et de creusement des inégalités.?»
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Des professeurs des écoles, estimant n'être pas suffisamment écoutés dans le cadre des débats pour la refondation de l'école notamment sur la réforme des rythmes scolaires ont créé le collectif "Dindons" pour "faire connaître les attentes des enseignants vis à vis de ces réformes à venir".