Les Français, et on peut les comprendre, ne voient pas la vie en rose. Leur pessimisme atteint même des records, annonce l’Insee, qui mesure chaque mois le moral des ménages : en octobre, il est retombé à son niveau de novembre 2011, qui constituait un minimum historique.


Mais entretemps ? « Il y a eu la campagne présidentielle », explique Pascale Hébel, responsable du département « Consommation » au Credoc (centre de recherches sur les conditions de vie). Ce regain d’optimisme « politique » a cependant été plus bref et moins intense qu’en 2007, souligne-t-elle.

 

Les conséquences sur nos modes de vie sont logiques : « Les ménages sont plus nombreux à considérer qu’il est opportun d’épargner », note l’Insee. « Le réflexe est de vouloir se constituer une épargne de précaution, mais ce n’est pas toujours possible », complète Pascale Hébel.


argent.jpgEt qui dit plus d’épargne, dit moins de dépenses. Le premier poste touché est, classiquement, celui des biens durables, ces machines à laver, voitures et téléviseurs dont il est souvent possible de reporter l’achat à des jours meilleurs.


Plus nouveau, apparu avec la crise de 2008, est l’impact sur les biens dits semi-durables, comme le textile-habillement, souligne Pascale Hébel, qui redoute des temps difficiles pour les vendeurs de vêtements d’hiver.


Enfin, autre poste de dépenses nouvellement frappé par la crise, et qui témoigne de sa gravité : l’alimentation. « On se restreint, on mange pour moins cher, on mange différemment », détaille notre analyste. Elle voit ainsi monter la consommation des produits de marque distributeurs, le hard discount, le « fait-maison », tout ce qui pèse moins dans le budget… « Les gens mangeront moins de viande rouge, et plus de conserves. »


Le risque ? Que ce moral en berne, en conduisant les Français à moins consommer, ralentisse encore la machine économique, ce qui déprimerait encore plus les Français… Le cercle vicieux parfait.


Source/Le Républicain Lorrain