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L'écrivain et poète antillais Edouard Glissant, grande figure de la créolité, est décédé à Paris à l'âge de 82 ans. D'origine martiniquaise, il était notamment devenu célèbre pour son roman La lézarde, paru en 1958.


Né le 21 septembre en 1928 à Sainte-Marie, dans le nord de la Martinique, enfant d'une famille modeste et élève brillant, il a fait des études de philosophie à la Sorbonne en 1946.

Docteur ès lettres, il a obtenu le prix Renaudot en 1958 pour La Lézarde.

Militant activement contre le système colonial, opposé à la guerre d'Algérie, il fut expulsé des Antilles et assigné à résidence en métropole au début des années 60 par le pouvoir gaulliste.


Il a en particulier enseigné en Louisiane (à Bâton-Rouge) et à la City University de New York, où ses leçons sur William Faulkner ont fait autorité.

Edouard Glissant était considéré comme l’un des fils spirituels et turbulents d’Aimé Césaire, et avait notamment fondé le concept d’antillanité, de créolisation et de" tout-monde".


En 2007, lors de la création par N.Sarkozy, du ministère de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Codéveloppement, Édouard Glissant et Patrick Chamoiseau ont lancé un appel contre « les murs » qui aujourd’hui menacent la relation à l’autre.

 

murs-tombentjpg.jpg « Nous demandons que toutes les forces humaines, d’Afrique, d’Asie, d’Europe, des Amériques, que tous les peuples sans États, tous les « républicains », tous les tenants des «droits de l’homme », les habitants des plus petits pays, […] tous les artistes, les hommes et les femmes de connaissance et d’enseignement, et toute autorité citoyenne ou de bonne volonté, ceux qui façonnent et qui créent, élèvent, par toutes les formes possibles, une protestation contre ce mur-ministère qui tente de nous accommoder au pire, de nous habituer peu à peu à l’insupportable, de nous mener à fréquenter, en silence et jusqu’au risque de la complicité, l’inadmissible. Tout le contraire de la beauté. »