Sénat: Groupe communiste républicain et citoyen
Par Gérard Le Cam / 24 janvier 2013
La réforme des rythmes scolaires fait lobjet doppositions massives : grève des enseignants du primaire, rejet des instances consultatives et opposition de nombreux maires.
Les rythmes peuvent être un élément permettant la réussite des élèves, mais seuls, ils ne peuvent lutter contre léchec scolaire.
La réforme, telle quelle est prévue ne fera que déstabiliser lécole : elle manque de clarté sur ses visées et ses modalités dapplication. Quant aux délais de mise en uvre par les communes le mois supplémentaire accordé hier ne change rien : ils sont trop courts.
Ce débat a perdu de vue sa visée éducative pour se trouver arbitré et enfermé à laune des capacités financières des communes qui ont la charge de sa mise en uvre.
Le rôle du scolaire et du péri-scolaire nest pas précisé. Des activités pédagogiques pourront être mises en place, mais le gouvernement ne dit pas au service de quel projet éducatif. Sa faible durée, 30 à 45 mn, en réduit la portée et pose la question du personnel encadrant. Et ce nest certainement pas en assouplissant les normes dencadrements, piste actuellement privilégiée, quun projet de qualité pourra être porté. Au contraire, cela nuit à la sécurité des enfants.
Sans périmètre précis, cette réforme va aggraver les inégalités territoriales face au service public de léducation nationale, que la droite a amplifié depuis 10 ans. Car si le coût de la réforme nest pas précisément évalué, on sait quil sera trop important pour que les communes les plus pauvres puissent y faire face.
Comment pourront-elles prendre en charge ces nouvelles activités pédagogiques périscolaires ? Comment pourront-elles faire face à laugmentation de la demande de transport scolaire, de cantine et de centre de loisirs découlant de la scolarité du mercredi matin ?
Vous répondez, Monsieur le ministre, par une dotation exceptionnelle de 250 millions deuros dont le montant, largement insuffisant, sert davantage de moyen de pression pour une mise en uvre rapide que de compensation des coûts. Cette aide nest dailleurs attribuée quaux seules communes mettant en uvre la réforme dès 2013, comme si laugmentation des dépenses étaient liées à la seule mise en place de la réforme et nétaient pas pérennes.
Il ny a aucune urgence et il faut prendre le temps de faire une réforme au service de la réussite de tous les élèves, sur tout le territoire. Cest pourquoi je vous demande Monsieur le ministre : allez vous enfin réaffirmer le rôle de lEtat dans léducation nationale en accordant une compensation financière de la totalité des coûts aux communes ?