Samedi, alors que le Sénat examinait larticle 4 du projet de loi transposant lAccord National Interprofessionnel du 11 janvier 2013 exigé par le MEDEF, le Gouvernement a imposé au Sénat la procédure du vote dit « bloqué », après seulement 48 heures de débat, ce qui prive les sénatrices et sénateurs de leur droit constitutionnel à présenter dans le détails leurs amendements et à demander à ce quil soit procédé à des votes sur chacun des amendements.
Cette décision constitue une première inaceptable, un coup de force contre la démocratie et le monde du travail. Jamais un Gouvernement naura usé dune telle arme à lencontre de sa majorité parlementaire. Cest la démonstration de lincapacité du Gouvernement à répondre aux questions et aux contre-propositions formulées par les 450 amendements élaborés avec le monde du travail et présentés par le groupe Communiste Républicain et Citoyen et qui sopposaient frontalement au projet de loi rédigé par le MEDEF.
Face à la mobilisation sans faille des sénatrices et sénateurs Communistes Républicains et Citoyens, très souvent plus nombreux dans lhémicycle que les sénatrices et sénateurs des autres groupes, le Gouvernement a préféré fuir le débat, comme lavait fait, en son temps, Nicolas SARKOZY, avec la réforme des retraites, contre son opposition.
Et pour cause. Hier sur la base de ses amendements, le groupe CRC a fait la démonstration quil y avait une majorité de Gauche au Sénat, pour adopter des mesures différentes à celles que veulent imposer le patronat.
Le Gouvernement, qui a fait la promesse à Madame PARISOT que le Parlement adopterait au mot près le texte quelle a rédigé, ne pouvait laccepter et a préféré mettre un terme au débat, quitte à piétiner le droit du Parlement à faire la loi.