Après le gouvernement et lUMP qui ont tenté dimposer - lors de la réforme des retraites - la vision patronale de la médecine du travail, cest au tour des sénatrices et sénateurs centristes, de reprendre la proposition gouvernementale dont le contenu est dénoncé par lensemble des organisations syndicales.
Il faut dire que cette proposition de loi entérine, conformément aux attentes du patronat qui a rédigé chacun des articles qui sont mis en discussion, leur prédominance sur les services de santé au travail.
Pour Annie DAVID, sénatrice de lIsère vice-présidente de la Commission des Affaires sociales en charge des questions liées au travail, « cette situation résulte du fait que les représentants des employeurs disposeront demain de la possibilité de diriger les actions des médecins du travail puisque les employeurs disposeront dune voix prépondérante et définiront les priorités des services de santé au travail. Cette notion de priorités nous inquiète particulièrement car on sait par expérience, avec les cancers dus à lamiante ou avec lémergence de pathologies nouvelles liées aux trouble psycho-sociaux, que les priorités des employeurs sont souvent plus dordre économique que sanitaires ».
Les sénatrices et sénateurs du groupe CRC-SPG voteront contre cette proposition de loi, regrettant que la décision du groupe Union Centriste dagir sur commande du gouvernement et du Medef, empêche que ne sengage une nouvelle phase de négociations entre les partenaires sociaux, seule capable de répondre aux véritables enjeux de la médecine du travail que sont le maintien dune approche globale de la santé des salariés, lindépendance de lensemble des intervenants en santé au travail, la création dune véritable gestion paritaire et équilibrée des services qui en ont la charge ainsi que le renforcement du nombre de médecins spécialisés alors que sannonce dans les années à venir, une véritable pénurie de médecins en exercice.