Drame A20 Figeac : Lettre ouverte à François Hollande, Président de la République

(Association Figeacoise pour le Droit aux Soins, la Défense et le Développement de l’Hôpital Public°

 

Monsieur le Président,

 

La vie est ainsi faite que le drame de cette femme enceinte ayant perdu son enfant sut l’A20 en accouchant dans sa voiture, intervient au moment ou nous-mêmes, après nous être battu voici quatre ans contre la fermeture de la maternité, sommes à nouveau en conflit avec l’Agence Régionale de Santé qui veut supprimer des postes dans notre hôpital et contraindre le personnel soignant à travailler par postes de douze heures, menaçant ainsi la sécurité des soins rendus à nos malades.

 

Notre maternité a été fermée après celles de Gourdon et Saint Céret, faisant bien de notre département du Lot, ce que vous avez appelé un « désert médical ». A l’époque, malgré un mouvement social local de défense du service public très fort, les élus locaux parmi lesquels Mr Malvy, n’avaient exprimé qu’une opposition timide. Il est vrai qu’en contrepartie, l’ARS leur donnait l’assurance du maintien des services de chirurgie. La suite a montré ce que valent ce genre d’engagements : voici deux ans, le nombre d’interventions chirurgicales ne dépassant pas les 2000 par an, l’ARS menaçait les blocs opératoires de cessation d’activité…Il fallut en passer par un regroupement de l’hôpital public et de la clinique privée pour sauver la chirurgie, mais avec une réorganisation des services qui, dans un mouvement général de réduction des dépenses de fonctionnement, participe de la situation conflictuelle actuelle.

 

Nous avons bien noté vos déclarations disant « inacceptables » les déserts médicaux et préconisant que chaque citoyen soit « à moins de trente minutes de soins d’urgence »………C’est bien ce sur quoi nous nous battons. Le pays de Figeac, selon l’endroit où on y habite, est à plus d’une heure trente de Cahors et de Brives ; à quarante cinq minutes de Villefranche du Rouergue ou de Decazeville. Encore faut-il signaler l’aberration qui consiste, pour l’ARS, à refuser la recherche de synergies avec ces deux derniers hôpitaux bien équipés, parce que localisés sur un autre département.

 

Nous tenons à vous informer des modalités actuelles de notre lutte. Apres une occupation de l’hôpital de trois semaines qui nous a permis d’obtenir une négociation jusqu’à fin Décembre sur l’offre de soins, la restructuration et les équilibres de gestion de notre hôpital, nous organisons, avec les mairies qui l’acceptent, les « cahiers de doléance de la santé » qui visent, avec les populations à préciser les besoins. Et il va se soi que la réouverture de la maternité fait partie des attentes fortes.

 

Nous vous demandons, en conséquence de vos déclarations : d’imposer à l’ARS un moratoire plus long que celui consenti, de manière à permettre un travail de propositions plus sérieux ; d’encourager, par tout moyen à votre convenance, les maires et élus locaux, à donner à notre initiative le retentissement et la réussite qu’elle mérite ; d’intervenir auprès de la Ministre de la santé pour que le cas de l’hôpital de Figeac soit bien traité comme un « désert médical » qui doit cesser d’être ; de préciser à l’ARS et au Président de Midi Pyrénées que les garanties de proximité que vous avez énoncé doivent prévaloir sur les conditions comptables qui dominent chez nos interlocuteurs.

 

Comptant sur votre intervention positive, veuillez agréer, Monsieur le Président, nos salutations distinguées.

 

Pour l’association : Chantal Dellac.