photo sénat Le Sénat est un des derniers remparts contre l’adoption du Mécanisme Européen de Stabilité et du nouveau Traité constitutionalisant l’austérité.

Le Front de Gauche lance un ultime appel aux sénateurs PS, afin qu’ils prennent une vraie position de gauche, ce mardi, lors du vote.


Car à l’Assemblée Nationale la semaine dernière, les députés PS se sont abstenus dans leur majorité. Ce mardi, si les sénateurs PS s’abstiennent alors qu’ils ont la majorité, ce serait comme « laisser les clefs du Sénat à la droite et à Sarkozy », ainsi que l’exprime Eric Coquerel, le conseiller spécial de Jean-Luc Mélenchon. « Avec le Mécanisme Européen de Stabilité et le Traité qu’il a engendré avec Mme Merkel, Nicolas Sarkozy a inventé une machine infernale. Même battu en mai prochain il peut en effet voir sa politique se poursuivre à travers ces deux textes indissolublement liés. Tout y est : austérité, perte de souveraineté des parlements nationaux et européens, règle d’or etc... C’est le Traité de Lisbonne en pire. »


Le Front de Gauche appelle ainsi les sénateurs socialistes à se joindre aux groupes du Front de Gauche et d’Europe-Ecologie pour voter « Non ». Plusieurs élus locaux PCF et du Parti de Gauche s’adressent directement à leurs collègues dans les départements. Comme Philippe Camo, Secrétaire départemental du PCF, qui « appelle solennellement les sénateurs et sénatrices de l’Essonne, notamment ceux se réclamant de la gauche, à s’opposer mardi à la Haute Assemblée, au projet de loi autorisant à ratifier le mécanisme européen de stabilité. » Un texte qui permettrait de mettre « en place un carcan d’austérité, pour faire payer la crise aux peuples, et contraindre les Etats, les collectivités à une saignée des dépenses publiques. »


Si malgré tout, les députés socialistes s’abstiennent, le dernier recours serait de saisir le Conseil constitutionnel. Pour cela, l’accord de soixante parlementaires est nécessaire. Les députés et sénateurs du Parti communiste et du Parti de gauche ont donc adressé, mercredi, un courrier à leurs collègues de gauche pour les inviter à cosigner leur saisine. Ce qui est possible, selon Eric Coquerel : « Si, comme on peut l’espérer les sénateurs EE-LV et MRC acceptent de saisir le Conseil avec leurs collègues du Front de Gauche, il suffira de 25 socialistes pour le rendre possible. »


Et cette saisine du Conseil constitutionnel se justifie : «Pour bénéficier du mécanisme européen de stabilité, explique dans la lettre des parlementaires de gauche, les États devront se mettre sous la tutelle budgétaire de Bruxelles », or «la Constitution de la France établit la souveraineté du peuple et de ses représentants en matière de politique budgétaire». Et de conclure?: «La contradiction est donc manifeste. »