par Patrick Le Hyaric
LAssemblée nationale est appelée à se prononcer cet après midi sur lun des traités Sarkozy-Merkel, baptisé « mécanisme européen de stabilité ». Il ne sagit pas dune caisse de secours pour venir en aide aux pays européens en difficulté dans le cadre dune solidarité bien comprise. Cest un « FMI européen » au sein duquel siègera le FMI de Washington. Cest une camisole de force. Le même talon de fer austéritaire, antisocial et inefficace qui sapplique en ce moment au peuple grec.
En effet, cette nouvelle mécanique européenne consiste à imposer aux États qui ont besoin dargent « une stricte conditionnalité sous la forme notamment de programme dajustement macro-économique ». Autrement dit, au lieu dactiver la Banque centrale européenne pour racheter la dette par création monétaire, ce traité conditionne loctroi dune aide à lapplication de laustérité à perpétuité, au pompage des ressources du pays par les marchés financiers.
Et pour que cela soit clair et bien verrouillé, un État ne peut recevoir de laide quà la condition davoir ratifié lautre traité Sarkozy-Merkel. Celui qui fait que cest la Commission de Bruxelles qui élabore le budget des États en lieu et place des Parlements nationaux, qui oblige à réduire les dépenses sociales et publiques jusquà léquilibre des budgets, baptisé « règle dor », celui qui permet des sanctions et de déférer un État ne respectant pas laustérité devant la cour de justice européenne.
Le texte édicte que : « il est convenu que laction dune assistance financière dans le cadre des nouveaux programmes, en vertu du mécanisme européen de stabilité, sera conditionnée par la ratification du traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance ». Voter ce texte ou le laisser passer en sabstenant revient donc à enchaîner la France au totalitarisme européen de laustérité. Ajoutons que notre pays va devoir débourser en plusieurs tranches, « de manière irrévocable et inconditionnelle » 142 milliards deuros, soit plus de la moitié du budget de lÉtat, pour un fonds dont les statuts interdisent au gouvernement et au parlement d'en contrôler l'utilisation. Aucun parlementaire ne devrait être prêt à une telle abdication !
F. Hollande a déclaré vouloir renégocier le deuxième traité. Il ne pourra le faire sans s'opposer à celui soumis ce soir à l'Assemblée nationale. Labstention nest donc pas la bonne méthode. Dautant quavec la majorité de gauche au Sénat, il est possible, le 28 février, de bloquer cet inique processus. Nous avons la conviction qu'un très grand nombre d'électrices et d'électeurs socialistes, communistes, écologistes et au-delà se retrouvent dans l'appel unitaire à le rejeter ensemble lancé par le Front de Gauche et Jean-Luc Mélenchon.
Qu'ils soient entendus pour que soit conjuré un coup de force contre la démocratie et préservées les chances de la mise en uvre et de la réussite dune politique de gauche. Au nom de la souveraineté du peuple, parlementaires, votez NON ! A M. Sarkozy qui a bafoué le NON au traité constitutionnel et qui prétend que « La parole de la France est engagée », répondez avec nous que la voix la plus solennelle, la plus forte et incontestable de la France est celle du peuple. Donnons-lui donc la parole ! Dites avec nous : il faut un référendum sur les deux traités.