Trois associations de défense des personnes handicapées (Fnath, APF, CNPSAA) ont critiqué le projet de décret visant à réformer l'AAH.

Celui-ci envisage entre autre la création d'une déclaration trimestrielle et non plus annuelle des ressources (DTR). Malgré les affirmations du gouvernement, les associations estiment que cette réforme n’est pas applicable à compter du 1er juin, date d’entrée en vigueur.

 

D’une part, les CAF ne sont pas en mesure d’absorber sur le terrain un tel afflux de déclaration chaque trimestre. D’autre part, les personnes handicapées qui font déjà face à d’innombrables demandes de justificatifs n’auront pas le temps d’être suffisamment informées de cette nouvelle procédure. Il est donc vraisemblable que beaucoup d’entre elles ne vont donc pas renvoyer cette DTR, ce qui n’est pas sans conséquences pour elles.

 

En effet, en cas de non retour de la DTR dans les délais, l’allocataire verra le montant de sa prestation d’existence (utilisé faut-il le rappeler à s’alimenter et payer son électricité !) diviser par deux. Le versement sera par la suite purement et simplement suspendu. Un tel système, est inacceptable et conduira inéluctablement à la dégradation des conditions d’existence des personnes qui sont souvent dans l’incapacité de faire face à l’ensemble des démarches administratives auxquelles elles sont soumises pour faire valoir leur droit.

 

Le deuxième axe de la réforme consiste à faciliter le cumul entre l’AAH et les revenus du travail. Si l’APF, le CNPSAA et la FNATH partagent l’objectif de simplification, elles ne peuvent accepter que cette réforme conduise à diminuer le montant perçu par 50% des personnes concernées par la réforme. En effet, selon des projections réalisées par l’administration, 40 000 personnes devraient perdre en moyenne 30 euros. Un montant qui peut paraître dérisoire mais qui est loin de l’être pour les bénéficiaires de l’AAH, déjà soumises aux franchises médicales. Elles ne verront donc pas la couleur de la revalorisation du montant de l’AAH !

 

Cette réforme qui au final réduit le droit des allocataires est loin des déclarations et des promesses de N Sarkozy:

"Je considère, d'abord, que l'Allocation Adulte Handicapé ne permet pas de vivre décemment, elle n'atteint même pas le seuil de pauvreté (…). Je veux ensuite encourager et reconnaître le mérite des personnes handicapées qui décident de reprendre un emploi, en mettant en place un revenu de solidarité active, c'est-à-dire une allocation qui permette de toujours garantir un vrai supplément de revenu entre celui qui travaille et celui qui ne travaille pas."

 

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