Les principales fédérations syndicales de l'éducation, la FSU, l'Unsa et le Sgen-CFDT, ont annoncé mardi leur intention de boycotter mercredi les voeux de Nicolas Sarkozy "au monde de la connaissance et de la culture".

 

"Les mesures prises sous la responsabilité du chef de l'Etat sont par leur ampleur et leurs conséquences d'une telle gravité pour la très grande majorité des citoyens et pour l'avenir de notre pays, que la présence de la FSU à ces voeux apparaît impossible", a expliqué la principale fédération de l'éducation nationale.

 

La FSU dénonce notamment les suppressions de poste, le "mépris" dont serait la cible les métiers de l'Education et un dialogue social "bafoué". "On vit aujourd'hui une situation exceptionnelle, avec des suppressions de postes, une réforme calamiteuse de la formation des enseignants, un dialogue social qui ne cesse de se dégrader. On entendait répondre par une décision symbolique exceptionnelle", a expliqué le secrétaire général d'un des syndicats de la FSU, le SNUipp, majoritaire chez les professeurs des écoles.

 

"Nous n'irons pas à ces voeux qui sont des voeux sur fond d'hypocrisie au moment où l'on annonce des suppressions de postes", a de son côté indiqué le secrétaire général de l'Unsa-Education, Patrick Gonthier. Le boycottage, "est certain", a renchéri le secrétaire général du Sgen-CFDT, Thierry Cadart, dont l'organisation souhaitait initialement aller aux voeux avec une pancarte interpellant le président avant de se rallier lundi à la position des autres syndicats. "Il est très difficile d'entendre des voeux de réussite pour le système éducatif et la culture alors que l'on est dans des budgets qui étouffent notre système éducatif", a expliqué Thierry Cadart. Ce boycott "exprime le ras-le-bol et l'amertume face aux suppressions de postes et à ce qu'elles produisent dans le système éducatif", "les bonnes paroles ne suffisent pas, il faut des actes dans un budget", a-t-il poursuivi.

 

C'est la deuxième fois depuis l'élection de Nicolas Sarkozy que les principaux syndicats boycottent ses voeux. En 2009, alors qu'ils étaient spécifiquement adressés au monde éducatif, les syndicats ne s'étaient pas rendues à Saint-Lô (Manche), où ils avaient été prononcés.

 

Pour la première fois de son histoire, la CGT avait boycotté le 6 janvier les voeux du président de la République aux "forces vives de la Nation", imitée quelques jours plus tard par le PCF et le Parti de Gauche.

 

L'Humanité 18 janvier