A en croire le conseiller régional et municipal d'opposition, F.Durovray, la région remettrait en cause l'avenir de la Faculté des métiers d'Evry, via la réduction des subventions. Mais la réalité est tout autre.
Nous vous invitons à lire le communiqué des élu-e-s du Front de gauche (PCF.GU.AC) du Conseil régional.
Faculté des métiers dÉvry : non à la fermeture de sections et aux suppressions de postes !
La région Île-de-France sest fortement investie dans la Faculté des métiers dÉvry depuis sa création en 2005 en mobilisant plus de 75 millions deuros pour sa construction et son fonctionnement, marquant ainsi la volonté régionale de développer lapprentissage sur un territoire dont la jeunesse connait de grandes difficultés sociales et économiques. Or, confrontée à des difficultés financières majeures récurrentes, la Faculté des Métiers décide de fermer des sections et dengager un plan social économique qui aboutit dès le mois de juillet à la suppression de 17 postes.
Ces fermetures et ces licenciements ne sont pas acceptables et vont à linverse de la démarche régionale qui met en uvre une politique volontariste de développement de lapprentissage.
La Faculté des métiers est aujourdhui en situation déficitaire et demande à la Région daugmenter sa subvention de fonctionnement. Le niveau de la subvention régionale nest pourtant pas la principale cause des difficultés de létablissement et correspond aux besoins évalués, après un investissement fort lié au lancement de la structure.
La Région ne saurait être tenue pour responsable d'une gestion à laquelle elle nest pas associée. Chacun doit prendre ses responsabilités, notamment les Chambres de commerces et d'industries et Chambres des métiers d'artisanat, qui se désengagent massivement de l'apprentissage, entraînant ainsi dimportantes pertes financières pour la Faculté des métiers.
La Région a demandé un audit qui a, dès 2009, émis un certain nombre de recommandations pour assurer un meilleur fonctionnement de cet établissement et a noté une absence de transparence quant à l'utilisation de l'argent public. Il est impératif que ces recommandations soient mises en œuvre, en particulier la mise en place dun comité de suivi intégrant des représentants de la Région.
Pour notre part, il nest pas acceptable que l'argent public soit utilisé sans aucun outil de contrôle, sans aucune transparence et sans que les représentants du personnel aient accès aux éléments comptables de cette structure et de ces différentes activités.
Après une réunion avec les représentants des syndicats concernés, notre groupe tient à affirmer tout son soutien aux salariés de la Faculté des métiers, qui organisent une journée daction le mercredi 22 juin pour lutter contre le plan social visant à supprimer des postes et contre la fermeture de sections dapprentissage à la prochaine rentrée scolaire.
Ce plan doit être immédiatement suspendu, une concertation doit se mettre en place afin de trouver les moyens dun fonctionnement et dune gestion durables, transparents et partagés par les acteurs concernés de cet établissement.
Commentaires
Nous sommes le COSAPE, un collectif de sauvegarde de l'apprentissage en Essonne.
Voici notre analyse.
Ce qui se joue à la Faculté des Métiers depuis son inauguration est proprement scandaleux et ne semble pas émouvoir les élus politiques pour autant, car ils connaissent souvent mal le dossier.
Lors du déménagement vers le nouveau campus, en 2005, la direction de la Chambre de Commerce pressurise ses salariés pour qu'ils acceptent de changer de contrat de travail, alors qu'ils vont faire exactement le même travail de formation dans le nouveau campus, un campus payé à 80% par les contribuables franciliens.
Pourquoi ce nouveau contrat de travail, dit "contrat FDME", alors que les salariés de la Chambre de Commerce vont faire le même travail sur ce site, dans les mêmes sections, avec les mêmes apprentis ?
Ce nouveau contrat divise par 10 la prime, en cas de licenciement : 1 mois de salaire par année d'ancienneté pour les salariés de la Chambre de Commerce d'Evry, contre , 1/10 de mois de salaire avec ce nouveau contrat FDME.
Le démantèlement de l'apprentissage est donc déjà dans les tiroirs de la Direction de la Chambre de Commerce d'Evry avant même l'inauguration de la Faculté des Métiers.
Aujourd'hui, ces salariés récalcitrants, ayant refusé le nouveau contrat de travail, sont victimes de discriminations et sont ciblés en priorité dans le plan de "sauvegarde des emplois".
La SCI qui pilote l'établissement, dirigée elle aussi par la direction de Chambre de Commerce d'Evry, va pouvoir également acquérir à vil prix ( 20% de sa valeur) un superbe terrain et campus.
Quant à la subvention de la région, elle a été exceptionnelle. Le taux de O.95 par heure de cours, est rare en Ile de France. Il a été accordé pour aider au lancement de l'activité. Sa baisse est prévue dans la convention signée avec la Chambre de Commerce d'Evry, La direction fait mine de l'ignorer.
Elle voudrait faire croire que le déficit est liée à la diminution de la subvention. Mais non seulement la diminution était prévisible, mais elle est à présent encadrée par une législation qui plafonne le taux de subvention à 0.75. La CCIE n'est pas sans l'ignorer.
La mauvaise foi de la Direction de la Chambre de Commerce atteint donc des sommets.
La source du déficit est a chercher ailleurs. Depuis 2005, la direction ferme des sections sans jamais rien développer en direction d'un déploiement de l'apprentissage.
L'objectif est d'installer un déficit suffisamment lourd pour pouvoir enclencher l'opération de liquidation de l'apprentissage prévue dés avant 2005.
En revanche, l'établissement développe des centres de profits ( formation continue, la location des locaux) avec les deniers publics. Ces activités sont plus lucratives et les profits tombent directement dans l'escarcelle de la Chambre de Commerce, via une Société Civile Immobilière, présidée par les mêmes personnes.La personne en charge de la formation continue se voit ses responsabilités étendues à deux autres établissement, pourtant dotés d'une direction : les antennes de Massy et de Bondouflle, qui sont , jusqu'à plus ample informé, des centre de formation d'apprentis.
Cette année, l'objectif est atteint, les dificit sont importants, les comptes sont mis "en alerte", les grandes manuvres peuvent commencer
- licenciement de dizaines d'enseignants et de personnels administratifs liés à l'apprentissage, fermetures de classes, et déploiement massif de l'activité de formation continue d'adultes sur l'Essonne.
On aimerait entendre le Président de la Chambre de Commerce s'indigner dans la presse avec la même véhémence à l'annonce de la perte de 400 apprentis en 5 ans à la Faculté des Métiers et de l'absence de développement de l'apprentissage. Étrangement, il reste muet sur la question. C'est sans doute l'émotion qui l'étrangle.
La baisse de la subvention de la Région a bon dos.
Que vont penser les milliers de familles franciliennes qui payent l'impôt pour que leurs enfants obtiennent des diplômes, s'insèrent socialement et trouvent un emploi, lorsqu'ils apprendront que cet argent est utilisé par la Chambre de Commerce pour fermer des classes, licencier des enseignants et développer des centres de profits dans un Centre d'apprentis.
Pourtant la solution est simple. La Faculté des Métiers a été calibrée pour accueillir 3000 apprentis, cest-à-dire, le nombre dapprentis dont elle disposait à son inauguration.
Il faut rétablir une gestion saine et dynamique de la Faculté des Métiers ainsi qu'un contrôle, sur le terrain, de la destination des fonds publics qui lui sont alloués.
Le Front de Gauche et les Écologistes se sont sentis concernés par la question et se sont emparés du dossier. D'autres personnages politiques commencent à faire connaître leur inquiétude face à ce que l'on peut appeler pudiquement un "désengagement" de la Chambre de Commerce d'Evry, et qui ressemble bien plutôt à une liquidation programmée de l'apprentissage en Essonne.
Théodore Gantien