A Montgeron, l'école maternelle et élémentaire Hélène Boucher et la maternelle Jean Moulin relevaient de l'éducation prioritaire mais à la rentrée 2016 ils ne sont plus inscrits dans aucun dispositif de type REP ou REP+.

Classement des écoles en education prioritaire



Si les moyens supplémentaires associés à leur appartenance passée à un réseau sont en partie conservés à cette rentrée, c'est au nom du

"principe d'allocation progressive des moyens, qui se développe sur l'ensemble du système éducatif et limite les incidences d'une sortie de la carte de l'éducation prioritaire et permet de répondre à la diversité des écoles inscrites ou non en éducation prioritaire." Une sorte de phase transitoire.

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Mme Carillon et la municipalité de Montgeron sont certainement soulagées de cette sortie de réseau. D'ailleurs a-t-on entendu la municipalité même déplorer cette sortie des réseaux ?
 Les écoles débordent. Toutes les salles des écoles sont occupées. En 2016 l'élémentaire Ferdinand Buisson a déjà du extérioriser sa bibliothèque dans un Algeco. Le nombre de naissance à augmenté jusqu'en 2010. Le triptyque 2009-2010-2011 représente donc le haut de la vague qui est arrivée en moyenne section de maternelle en 2014-2015. Cette rentrée, l'année prochaine, et 2018  verront donc les effectifs des écoles élémentaires au plus haut. 

A-t-on prévu coté municipal d'étendre une école ? Non, on préfère utiliser la sortie des réseaux  d'éducation prioritaire et avec elle la possibilité retrouvée d'avoir des effectifs plus importants comme une soupape en attendant des jours meilleurs.    

Vous avez dit priorité à la jeunesse ?

Les parents ont donc raison de se mobiliser. C'est d'abord sur eux mêmes qu'ils peuvent compter et ils sont une des clés du changement.

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Que dit le rapport du CNESCO ? (Sylvie Ducatteau dans L'Humanité)

Le Centre national d’évaluation du système scolaire (Cnesco) a mobilisé une vingtaine de chercheurs pour comprendre les inégalités sociales et scolaires.

Mis bout à bout, les constats des vingt-deux équipes de chercheurs français et étrangers convoquées par le Centre national d’évaluation du système scolaire (Cnesco) dressent un tableau plutôt sombre. Que révèlent-ils ? D’abord une confirmation : les inégalités entre les élèves des milieux populaires et les autres s’aggravent depuis quinze ans. Deuxième point. Ces inégalités s’amplifient. « Les enfants des milieux socioprofessionnels les plus modestes sont pris dans une chaîne d’injustices. Pour eux, elles s’accumulent », explique Nathalie Mons, présidente du Cnesco.

Concrètement, l’école, bien qu’elle y soit obligée, n’offre pas les mêmes conditions d’étude à tous les élèves, ceux de l’éducation prioritaire étant les plus mal dotés, contrairement aux idées reçues considérant que « l’on donne plus à ceux qui ont le moins ». Ces inégalités de traitement s’ajoutent aux inégalités de résultats, puisque tous ne bénéficient pas d’une aide privée pour gagner les quelques points souvent déterminants dans le parcours scolaire. Mais ce n’est pas tout. À notes égales, tous les jeunes ne sont pas orientés de la même façon selon leur origine sociale, territoriale ou ethnique. Cette inégalité d’orientation s’additionne à la dépréciation de la valeur des diplômes selon qu’ils ont été obtenus dans le centre de Paris ou en banlieue parisienne… D’où, au final, une insertion professionnelle plus difficile, dernière inégalité de cette longue liste à laquelle les jeunes des milieux populaires sont confrontés.

« L’école française donne moins à ceux qui ont le moins »

La situation des élèves issus de familles immigrées, nés en France, est la plus compliquée. « La promotion sociale de leurs parents a un impact moindre sur leur réussite comme si leurs statuts migratoires prévalaient », explique le sociologue Georges Felouzis, spécialiste de l’immigration au sein de l’école. Il évoque « un soupçon de discrimination ».

À qui la faute ? N’en déplaisent aux lieux communs, pour la quarantaine de chercheurs impliqués dans l’étude, les parents n’y sont pas pour grand-chose. Ni, d’ailleurs, le contexte économique et social dégradé. Reste donc l’école elle-même. Et, pour le Cnesco, une certitude : « L’école française fabrique les inégalités. » Une partie de la démonstration s’opère à partir du constat d’échec de l’éducation prioritaire dont la vocation, depuis quarante ans, vise pourtant à lutter contre le poids des déterminismes sociaux sur les parcours scolaires. Un paradoxe. « L’école française donne moins à ceux qui ont le moins », affirme le rapport du Cnesco. Il cite les effectifs par classe, plus réduits mais pas assez pour produire un impact positif sur la pédagogie. Mais également, l’enseignement de moins bonne qualité, lié au temps d’apprentissage plus court (depuis la suppression de l'école le samedi), ainsi que des équipes enseignantes plus jeunes et souvent moins expérimentées que dans d’autres établissements. Et ce, malgré leur engagement très fort.

Le sociologue Yves Rochex a fait les comptes. « Tandis que la proportion d’élèves en difficulté de lecture à l’issue de l’école élémentaire croissait en moyenne de 14,9 % à 19 % entre 1997 et 2007, elle augmentait en éducation prioritaire de 20,9 % à 31,6 %. » Mais le chercheur remarque que l’éducation prioritaire « n’est qu’un segment du système éducatif », confirmant indirectement l’une des préconisations du rapport : la relance de la maternelle précoce, dès 2 ans au lieu de 3. Les enfants qui ont bénéficié de ce dispositif ont de meilleurs résultats en calcul et en lecture/écriture durant leur scolarité. Autres points qui devraient recevoir l’assentiment des enseignants, très revendicatifs sur le sujet : rendre la formation continue obligatoire mais en finir avec les réformes à répétition.

692 enseignants contractuels sur les 1 941 recrutés en 2015-2016 exerçaient dans l’académie de Créteil. 134 dans celle de Versailles.