Communiqué de Laurence Cohen et Christian Favier, Sénatrice et Sénateur du Val-de-Marne :

La prolongation de l'Etat d'urgence pour trois mois supplémentaires a été votée mardi 9 février au Sénat par 316 voix pour et 28 contre. Nous regrettons cette décision.

Conformément à l'engagement que nous avons pris auprès d'associations, de mouvements de jeunesse, de citoyen-nes val-de-marnais-es, nous avons voté contre la prolongation de l'Etat d'urgence, comme l'ensemble des membres du groupe Communiste, Républicain et Citoyen.
Nous ferons de même concernant le projet de révision constitutionnelle et la déchéance de nationalité.

Sénatrice et sénateur du Val de Marne, nous sommes bien évidemment soucieux de la sécurité des populations et de la lutte contre le terrorisme, mais nous pensons que cette réponse est inappropriée à une menace qui, malheureusement risque d'être permanente.
D'autant que l'Etat d'urgence est source de dérives, de risques d'arbitraire, mettant en péril les libertés collectives et individuelles, comme l'ont souligné des syndicalistes de la police et de la magistrature.

Nous refusons catégoriquement les pratiques discriminatoires qui se développent notamment à l'encontre des jeunes dans les quartiers. C'est pourquoi nous avons déposé une proposition de loi pour lutter contre le contrôle au faciès.
Dans cet esprit, nous sommes disponibles pour, avec les citoyen-nes du Val-de-Marne, les associations, les syndicats, construire une riposte départementale à l'Etat d'urgence en mettant en place un comité de vigilance citoyen.

Sacrifier notre Etat de droit, c'est céder aux terroristes que nous combattons !
Il est possible de développer la sécurité de nos concitoyennes et de nos concitoyens, notamment en donnant des moyens humains et financiers aux services publics de police et de justice, en réorganisant les services de Renseignement, ou encore en agissant au niveau international en faveur de la paix.
Mais pour être efficace, cette politique doit s'inscrire dans un vaste effort de reconstruction de notre société mise à mal par des décennies de libéralisme et d'inégalités.

C'est la raison pour laquelle, face à la peur et au repli sur soi, nous appelons à déclarer l'Etat d'urgence sociale.

Billet original sur Senat Groupe CRC