Une fois de plus, les producteurs sont mobilisés pour défendre leurs emplois et surtout une juste rémunération de leur travail. Depuis des mois, ils font connaître leur détresse et leur désespoir car beaucoup d'entre eux travaillent dur pour ne rien gagner. Ils ne s'en sortent plus !

L'ensemble de la filière est, aujourd'hui, touchée. Ce sont des milliers d'emplois et de vies qui sont menacés, et particulièrement dans notre région. 25% des producteurs de porcs bretons sont en liquidation !
Les causes sont bien connues : démantèlement des outils de régulation, libéralisation des marchés, dumping social, concentration de l'agriculture au profit des géants de l'agro-alimentaire et de la grande distribution.

Certes, un nouveau plan d'urgence est indispensable mais il ne sera pas suffisant. Il faut s'attaquer aux véritables causes de la situation en concertation avec l'ensemble des producteurs et des professionnels.

Des solutions durables existent comme le démontre la proposition de loi déposée en septembre 2015 par les parlementaires communistes. Nous proposons de légiférer sur la réduction des marges et pratiques abusives dans la grande distribution. Les prix agricoles doivent faire l'objet de négociations annuelles et pluralistes à travers des conférences des prix. Les filières alimentaires relocalisées doivent être soutenues, l'indication d'origine des produits agricoles appliquée, sans oublier le développement du marché intérieur avec les collectivités locales et les appels d'offre.

Ces propositions peuvent nourrir le nécessaire débat sur les clés pour sortir de la crise.

Parallèlement, c'est à l'échelle de l'Europe qu'il est nécessaire d'intervenir pour que cessent les logiques de concurrence exacerbée et leurs conséquences sociales, économiques et environnementales.

Les coopératives doivent jouer leur rôle de solidarité avec les producteurs en faveur d'une juste rémunération de leur travail.

Enfin, la solidarité nationale doit s'exprimer par une intervention publique pour sauver les producteurs des logiques de marchés et d'une concurrence dévastatrice.

Les producteurs ne doivent pas être les victimes de la chaîne de commercialisation. De nouvelles règles doivent être instituées pour garantir des revenus dignes à nos agriculteurs pour assurer sur nos territoires, une production alimentaire d'une qualité toujours améliorée pour nos populations.

Billet original sur Senat Groupe CRC