La direction d'Air France n'en finit plus de ces "plans" aux conséquences désastreuses pour l'emploi et pour la filière aéronautique française. Alors qu'un comité central de l'entreprise est prévu jeudi et vendredi, les annonces du 15 janvier ne peuvent rester en l'état. Comprenant notamment la suppression de 5 avions longs courriers, cette nouvelle proposition ne semble être qu'une pâle copie du plan Perform 2020. Cela ne peut qu'impliquer des suppressions d'emplois, dont 1 000 sont déjà actées pour 2016. La colère de l'intersyndicale est donc tout à fait légitime, alors même que, pour exemple, la compagnie a connu une baisse de 16% du nombre de ses pilotes depuis 2009.

J'ai rencontré des représentants syndicaux des salarié-es au sol et des pilotes. Soucieux du bon fonctionnement et du développement de leur entreprise, ceux-ci dénoncent avec fermeté la politique de la direction.

Sénatrice du Val-de-Marne, je m'inquiète des conséquences que pourrait avoir ce plan dans mon département. D'abord parce qu'Air France est le premier employeur privé de la région, mais aussi parce que la plateforme aéroportuaire représente un total de 27 000 emplois directs et 78 000 emplois indirects sur le territoire départemental. C'est un atout formidable dont on ne peut pas se passer.

Je sais que les salarié-es de la compagnie ont des solutions pour sauver et développer la filière aéronautique française. Elles et ils doivent être écoutés et reçus par la direction, comme par le gouvernement. L'inertie de l'Etat actionnaire est incompréhensible. Il doit peser de tout son poids pour permettre un changement de curseur à Air France et aller vers une politique tournée vers l'investissement à long terme. Aux côtés des salarié-es, je reste persuadée que l'aéronautique est une voie d'avenir pour l'économie du pays. Il est temps de s'en donner les moyens.

Billet original sur Senat Groupe CRC