Madame EL KHOMRY, Ministre du travail,
de l'emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social

Madame la Ministre,

Suite à la mort de deux jeunes saisonniers, intoxiqués dans leur camion à Chamonix, je tenais à vous faire part de ma colère et de ma profonde tristesse.

D'abord parce qu'un drame similaire s'était déjà produit à La Clusaz en 2013, ce qui aurait dû mobiliser les collectivités et les entreprises, sous l'impulsion de l'Etat, en matière de logement des saisonniers.

Ensuite parce que je n'observe pas de transcription en actes du travail que nous avons mené dans le cadre du groupe interministériel institué par votre ministère au sujet des saisonniers.

Or, ces actes sont nécessaires, et le drame auquel nous assistons en témoigne. L'amélioration des conditions de vie et de travail des saisonniers est une urgence, parfois vitale. Nous devons, sans attendre de voir survenir un troisième drame comme celui-ci, prendre les mesures qui s'imposent pour rendre aux saisonniers leur dignité et pour reconnaitre leur apport essentiel dans la vie économique.

Il s'agit notamment de leur donner de nouveaux droits, par exemple en matière de protection sociale. Il s'agit également de sécuriser leurs parcours professionnels, via la mise en place d'une clause de reconduction des contrats. Il s'agit enfin de leur garantir des conditions de logement décentes, à la mesure de ce qu'ils apportent aux stations et aux entreprises qui les emploient. Pour cela, je propose la mobilisation du parc de logements sociaux dans les stations.

Les propositions sont nombreuses pour améliorer les conditions de vie et de travail des saisonniers. Formulées dans plusieurs rapports consacrés à cette question, elles ont servi de base à nos discussions dans le cadre du groupe de travail sur les saisonniers.

J'aimerais donc savoir, Madame la ministre, ce que vous comptez donner comme suite aux travaux que nous avons menés. En effet, outre des annonces publiques, il semble temps de lancer une véritable politique à l'égard des saisonniers, inscrite au budget de l'Etat.

Je vous prie d'agréer, Madame la ministre, l'expression de mes salutations respectueuses.

Billet original sur Senat Groupe CRC