Monsieur le Ministre,

Je souhaite attirer votre attention sur l'avenir des activités agricoles sur l'île de Belle-Île-en- Mer dans le Morbihan.

Plus grande des îles bretonnes, elle s'étend sur plus de 20 kilomètres de long et compte plus de 5 000 résidents à l'année. Elle est aussi une des rares terres insulaires à posséder une activité agricole dynamique.

En effet, on dénombre 25 exploitations, dont 13 spécialisés dans la production laitière. Aujourd'hui, c'est justement ce secteur laitier qui est fragilisé par le coût d'achat extrêmement sous-évalué de cette matière première et la fin des quotas laitiers mais aussi, par les modalités de sa collecte sur l'île.

Un camion assure la liaison entre les producteurs et l'usine Lactalis de Pontivy (56) par le premier bateau du matin. Ce ramassage est assuré par la Collectivité depuis 1982. Le camion appartient d'ailleurs à la Communauté de Communes. Or, le surcoût de transport pour relier le continent est évalué à 70 000 euros annuels.

La Collectivité assure également la gestion de l'abattoir depuis 1969. On y abat des ovins, des caprins, des veaux ou des porcs. Refait à neuf et modernisé il y a 9 mois, cet abattoir est un équipement de qualité. Toutefois, sa production ne dépasse pas les 80 tonnes annuelles, entraînant un déficit de 400 000 euros par an. Si les élu(e)s de ce territoire insulaire sont conscients des difficultés de rentabilité de cet équipement, ils tiennent à en garantir la pérennité. Ils considèrent que sa sauvegarde, assurera l'avenir de l'agriculture qui procure à l'île son caractère préservé et diversifié.

Belle-Île-en-Mer bénéficie d'une attractivité considérable, liée en partie à son paysage façonné par cette activité agricole. Les élu(e)s craignent que l'arrêt de l'abattoir et plus généralement de son agriculture impacte profondément leur île.

Connaissant votre attachement à la promotion et au développement des territoires et de l'agriculture, je suis certain que vous saurez appréhender avec bienveillance cette situation particulière et apporter des réponses appropriées.

Dans cette attente, je vous prie de croire, Monsieur le Ministre, en l'assurance de mes sincères salutations.

Billet original sur Senat Groupe CRC