Madame la ministre,

j'ai eu l'occasion de vous alerter à de multiples reprises sur la situation très préoccupante de l'Éducation nationale dans le département de la Seine-et-Marne. Après deux années d'amélioration, je suis contraint d'observer que les efforts ne seront pas poursuivis.

La dotation annoncée en novembre 2015 faisait état de 650 postes pour l'Académie de Créteil pour le 1er degré. Or, lors de la réunion du 14 janvier du comité technique académique, il a été annoncé que la Seine-et-Marne ne disposera que de seulement 80 postes sur ce total.

Cette répartition ne tient donc aucunement compte des réalités locales, de la ruralité, des écoles qui sortent de l'éducation prioritaire ni même de celles qui y restent… Elle provoquera de nombreuses fermetures de classes dans un département où les taux d'encadrement sont parmis les plus mauvais de notre pays.

Si ce plan est confirmé lors du prochain comité technique qui aura lieu le 28 janvier, afin de permettre les ouvertures indispensables, ce sera près de 200 fermetures de classe qui devront être proposées, dont 25 dans les regroupements pédagogiques intercommunaux, autant dans les anciennes zones d'éducation prioritaire qui voient ainsi leurs effectifs moyens augmenter de 2 à 3 élèves par classe.

La Seine-et-Marne est un département atypique en Île-de-France, entre zones urbaines denses et zones très rurales qui représente 60% du territoire. Paradoxalement, au niveau des dotations, votre ministère continue de considérer la Seine-et-Marne comme urbain à 99,4 %, du fait de son appartenance à la région d'Île-de-France et n'accorde jamais les moyens budgétaires nécessaires pour tenir compte des spécificités de ce département.

Les conséquences sont éloquentes lorsque l'on sait que ce département connaît le taux de poursuite d'études le plus bas de l'académie, et le taux de chômage des 16/24 ans le plus haut d'Île-de-France. Ceci devrait interpeller toute la communauté scolaire et particulièrement l'Académie de Créteil et votre ministère.

Pour rattraper le retard accumulé ces dernières années et offrir aux 158 000 élèves seine-et-marnais des conditions de scolarisation équivalentes à la moyenne nationale, ce sont plus de 800 postes qu'il faudrait octroyer à ce département !

Nous savons que les premières années de scolarités sont essentielles pour les enfants, leur rapport à l'école est déterminant pour la suite de leur scolarité.

C'est pourquoi, Madame la ministre, je vous demande d'accorder des moyens supplémentaires à l'Académie de Créteil afin que la Seine-et-Marne ne soit pas, une fois de plus, le département le plus délaissé.

Dans cette attente, je vous prie de croire, Madame la ministre, en l'assurance de ma considération distinguée.

Billet original sur Senat Groupe CRC