À l'occasion des vœux adressés aujourd'hui aux forces économiques, le Président de la République a annoncé de nouvelles mesures pour lutter contre le chômage.

Malheureusement, c'est la poursuite, voire l'amplification de mesures qui ont montré leur inefficacité : aides publiques supplémentaires aux entreprises, libéralisation du Code du travail, et en particulier facilitation du droit de licencier, réforme des prud'hommes… Aucune différence n'est faite entre les PME/PMI souvent en grandes difficultés et les entreprises du CAC 40 dont les profits explosent sans réelles retombées sur l'emploi.

François Hollande a, de plus, déclaré son intention de multiplier les formations des demandeurs d'emploi et de proposer 500 000 formations par an notamment dans le numérique ou le bâtiment, la sécurité, les services à la personne.

C'est une bonne chose dont nous nous réjouissons, mais c'est voué à l'échec en l'absence d'une politique audacieuse de développement économique et industriel du pays.

Or nous sommes inquiets de la poursuite d'attribution de nouvelles aides publiques aux entreprises, sans contrepartie à la hauteur des enjeux !

Toute entreprise de moins de 250 salariés qui recrutera un salarié payé entre 1 et 1,3 SMIC, en CDI ou en CDD d'au moins six mois, se verra accorder 2 000 euros par an.
Le Président de la République persiste et signe puisqu'il souhaite transformer le Crédit d'Impôt pour la Compétitivité et l'Emploi (CICE) en suppression définitive des cotisations sociales des entreprises, portant un nouveau coup à notre système de protection sociale.

Comme le démontre aussi la sanctuarisation du Crédit Impôt Recherche, il existe vraiment deux poids, deux mesures, des cadeaux sous forme d'exonérations d'un côté et, de l'autre, des réductions budgétaires au détriment de l'investissement public pour le bien-être du plus grand nombre.

Les élus du groupe CRC sont d'autant plus inquiets que parallèlement va être examinée la future réforme du Code du travail pour laquelle le Président souhaite faire prévaloir le contrat sur la loi et introduire le plafonnement des indemnités de licenciement en fonction de l'ancienneté du salarié, mesure que nous avions combattue dans la loi Macron.

Ce sont toutes ces raisons qui conduisent les sénatrices et sénateurs du groupe CRC à appeler à la mobilisation pour obtenir des mesures qui répondent à l'urgence sociale et non à la satisfaction d'une poignée d'actionnaires qui ne souffrent pas de fins de mois difficiles.

Les élus ne voteront pas des lois qui vont encore aggraver la vie des salariés, des retraités, des privés d'emplois et d'ores et déjà mettent en débat des propositions alternatives.

Billet original sur Senat Groupe CRC