Chronique parue dans Liberté Hebdo.

L'un des temps forts médiatiques de ce début d'année aura été incontestablement une histoire de poils. Rien d'indécent rassurez-vous. Je ne voudrais pas avoir l'air de jouer ceux qui aiment couper les cheveux en quatre, comme ça, impromptu, comme un cheveu dans la soupe à l'écrit ou sans cheveu sur la langue à l'oral, un peu tiré par les cheveux quoi... non je veux parler d'une information fondamentale qui a véritablement changé notre vision du monde, une info traitée au poil par nos grands médias nationaux, disséquée, analysée, commentée, débattue et observée.

Ah tous ces médias qui aiment tant brosser dans le sens du poil, trop souvent malheureusement pour endormir l'opinion, la détourner des vrais sujets, l'enjeu est surtout de ne laisser aucun espoir aux impertinents qui imagineraient un jour d'imposer un changement de choix politiques à notre gouvernement, à la commission de Bruxelles aussi, et pourquoi pas au Pape tant qu'on y est ! Ils y sont allés de bon cœur, les bien-pensants bien peignés ou brossés selon le sexe, en observant cette image diffusée en boucle de la réunion de rentrée du Conseil des ministres.

Allait-on après la pause des fêtes de fin d'année évoquer et analyser le séisme électoral du mois de décembre ? Quel silence à ce sujet !

Allait-on rappeler l'histoire aux plus jeunes générations afin de leur expliquer que le FN c'est l'impasse et un danger pour la République ? Allait-on enfin montrer l'argent qui dort au soleil sous les Tropiques, aux Bahamas, aux Bermudes ou aux BVI (British Virgin Islands), vierges que de nom bien sûr ?

Allait-on nous annoncer que le gouvernement reconnaissait sa très grande responsabilité dans le désastre électoral des Régionales ? Que nenni !

Mesdames, Messieurs, l'information majeure de ce début d'année c'était... la barbe d'Emmanuel Macron ! Le très Rothschildien ministre de l'Economie, élu nulle part, légitime sur tous les sujets, qui préfère installer une société « low-cost » afin de ne pas avoir à augmenter le SMIC et les salaires... il faut bien s'occuper des pauvres quand même. Il ne s'agit pas ici de vouloir crêper le chignon d'un Ministre, mais d'aller à rebrousse-poil de l'idéologie dominante du libéralisme débridé, histoire de ne pas se retrouver à poil un jour. Et puis quand même, un peu de poil à gratter ne saurait nuire à la démocratie. Oui, la barbe ! Donnez-nous de l'intelligence s'il vous plaît, au moins au 20 h de France 2 !

M. Pujadas, vous devriez changer de coiffeur...

Billet original sur Senat Groupe CRC