Monsieur Manuel Valls
Premier Ministre
57 Rue de Varenne
75007 Paris

Monsieur le Premier Ministre,

Je me permets de vous interpeller sur les menaces de licenciements du groupe américain Pentair dans la région Nord-Pas-De-Calais-Picardie et particulièrement à Armentières, dans le département du Nord.

Le groupe Pentair a, en effet, décidé de fermer son unité de production à Ham, dans la Somme, et de supprimer ainsi 132 emplois. Les sites d'Armentières et de Saint-Ouen-l'Aumône sont également menacés avec respectivement la suppression de 25 et 49 emplois.

L'entreprise engrange pourtant d'énormes bénéfices. De l'ordre de 5 millions d'euros en 2015 sur le site d'Armentières pour seulement 245 salariés et l'unité d'Ham qui dégage 18% de marge brut voit sa fermeture annoncée alors qu'elle apparaît comme la plus rentable d'Europe.

Au-delà, c'est la stratégie globale du groupe qui inquiète puisque ce drame social et ces licenciements annoncés interviennent seulement deux ans après le rachat de ces sites industriels spécialisés dans la robinetterie industrielle et les soupapes de sureté nucléaire.

Pour le groupe Pentair, ces décisions semblent purement dictées par des visées financières qui plombent l'avenir de ces salariés et assombrissent encore un peu plus les perspectives d'une réindustrialisation de notre région.

Permettez-moi de remarquer amèrement que ces délocalisations vont à contre sens total d'une politique de réindustrialisation de notre pays souhaitée, annoncée et affichée en permanence par votre gouvernement.

Monsieur le Premier Ministre, le savoir faire et les hautes qualifications des salariés, dont je peux être témoin après une visite complète du site d'Armentières, sont une fierté pour notre région.

C'est donc avec force que je souhaite vous affirmer que l'Etat ne doit pas rester impuissant face à une telle situation.

En tant qu'actionnaire d'Areva, EDF ou encore DNCS, les principaux clients du groupe Pentair, il est en mesure de peser de tout son poids pour éviter ces licenciements.

Je m'en remets donc à votre haute autorité pour que tout soit fait en ce sens en vous informant du caractère d'urgence de la situation puisque le Plan de Sauvegarde de l'Emploi doit être enclenché dans les prochains jours.

Je vous prie de croire, Monsieur le Premier Ministre, à l'assurance de ma très haute considération.

Billet original sur Senat Groupe CRC