Mme Laurence Cohen interroge M. le secrétaire d'État, auprès de la ministre de l'écologie, du développement durable et de l'énergie, chargé des transports, de la mer et de la pêche sur les difficultés que connaît actuellement le pôle (en anglais : « hub ») d'Air France à l'aéroport de Paris Charles-De-Gaulle. Elle rappelle que le pôle (« hub ») a perdu sa position de domination européenne et est désormais classé quatrième. Les retards accumulés ces dernières années ont, ainsi, d'importantes conséquences négatives, en termes de retombées économiques et d'emplois au sein du territoire francilien, avec, en outre, un département du Val-de-Marne impacté dans son développement. L'installation à Orly du groupe IAG et de ses compagnies (British Airways, Iberia et Vueling) lui permet d'occuper le terrain libéré et de chasser sur le territoire naturel de la compagnie Air France, détournant les passagers vers leur « hub » de Londres-Heathrow. Ainsi, Orly, aéroport historiquement bien placé, perd de sa complémentarité avec Roissy et de son attractivité.

Face à cette situation, elle rappelle que le décideur public a un rôle important à jouer. Tout d'abord, cela passe par la réaffirmation du rôle central d'Air France dans un pôle (« hub ») qui, pour continuer à exister, a besoin d'une compagnie d'envergure internationale, capable d'investir à long terme. Elle suggère donc que l'État, en tant qu'actionnaire, intervienne de façon plus déterminée au niveau de la direction de la compagnie, pour sortir du court-termisme financier qui a cours actuellement, afin de porter une politique pérenne de développement de son transport aérien, moteur de développement économique et social en cohérence avec les autres modes de transport. Paris capital de l'écologie avec la Cop21 (conférence de Paris sur le climat) se doit d'être en avant-garde.

Au delà, il apparaît nécessaire qu'aux côtés d'Aéroports de Paris, l'État s'engage dans le déploiement de dessertes plus efficaces et de réseaux de transports plus rapides entre les deux aéroports mais aussi avec le reste du territoire francilien et de l'« hexagone ». Une meilleure connexion entre les horaires des trains à grande vitesse (TGV) arrivants aux aéroports et celles des vols longs courriers pourrait également être envisagée.

Elle rappelle qu'à l'aube de la mise en place de la métropole du Grand-Paris, la région d'Île-de-France a, plus que jamais, besoin d'être dotée d'infrastructures permettant de développer les territoires et de réduire les inégalités en créant de l'emploi. C'est pourquoi elle lui demande comment le Gouvernement compte jouer le rôle premier qui est le sien dans le développement d'un « hub » apportant un service de qualité, de sécurité et de sûreté pour ses usagers et utile au territoire francilien et à ses populations.

En attente de réponse du Secrétariat d'État, auprès du ministère de l'écologie, du développement durable et de l'énergie, chargé des transports, de la mer et de la pêche

Billet original sur Senat Groupe CRC