Mme Annie David attire l'attention de Mme la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes au sujet des risques que font peser sur la santé les fibres de substitution à l'amiante, telles que la laine de roche. En effet, en 1988, le centre international de recherche sur le cancer, organisme dépendant de l'organisation mondiale de la santé, déclarait que les fibres minérales pouvaient être cancérigènes, et ce en se basant sur deux cents études scientifiques internationales. En 1997, un rapport d'information de l'office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (Sénat, 1997-1998, n° 41) mettait en évidence « un excès de mortalité par cancer pulmonaire chez les travailleurs employés dans la première phase technologique de la production de laines minérales ». Ce rapport concluait à la nécessité d'approfondir les recherches pour établir un lien de causalité entre la prévalence de cancer et la manipulation de laines minérales. Les conclusions de l'institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) en 1999 étaient identiques, de même en 2001 pour les conclusions d'un colloque du centre international de recherche sur le cancer. En 2008, l'INSERM publie un dossier sur les fibres et leurs effets sur la santé : les risques d'irritations, de démangeaisons, d'allergies, etc. sont démontrés, mais, concernant le risque cancérigène, l'INSERM considère que des études plus approfondies doivent être menées. Elle souhaite ainsi savoir si son ministère compte mener des études scientifiques indépendantes en vue de définir la dangerosité des fibres de substitution pour la santé. Elle souhaite également que soit envisagée la possibilité d'adopter le principe de précaution à l'égard de ces produits, tant que le risque cancérigène n'a pas été écarté.

Billet original sur Senat Groupe CRC