Six étudiants viennent d'être condamnés en Tunisie pour "pratiques homosexuelles". Membre du groupe d'amitié interparlementaire France-Tunisie, j'ai été révoltée en apprenant cette situation. C'est pourquoi j'ai demandé au Ministre des Affaires Etrangères d'agir. Vous trouverez ici la lettre que je lui ai écrite :

Monsieur le Ministre,

Je me permets d'attirer votre attention sur la situation particulièrement injuste et révoltante que connaissent six étudiants tunisiens de Kairouan.

Au titre de l'article 230 du code pénal tunisien, ceux-ci ont été arrêtés et condamnés pour avoir eu recours à des "pratiques homosexuelles". La sentence a été particulièrement sévère avec une peine de trois années de prison ferme et cinq années de "bannissement" de la ville de Kairouan.

Au regard de la résolution du 26 septembre 2014 du Conseil des Droits de l'Homme des Nations Unies, ces mesures vont à l'encontre des droits humains et des libertés fondamentales.

Membre du bureau du groupe d'amitié France/Tunisie au Sénat, je sais combien la révolution démocratique que la Tunisie a su mener représente un espoir pour tous les progressistes. D'ailleurs, ce n'est pas un hasard si elle a été frappée par plusieurs attentats qui la privent de bon nombre de touristes. C'est le sujet que nous avons abordé avec Monsieur Mohamed Ali Chihi Ambassadeur de Tunisie en France, lors d'une petit déjeuner de travail à l'initiative de Monsieur Jean-Pierre Sueur, Président du groupe d'amitié.

Il n'est pas possible de rester silencieux et de laisser une telle répression s'abattre sur de jeunes hommes du fait uniquement de leur orientation sexuelle, dans un pays si proche de la France.

D'autant que les partenariats universitaires sont nombreux entre nos deux pays et ils ont été renforcés lors de la signature d'accords de coopérations le 28 avril 2014.

Devant la gravité de la situation, je suis persuadée que vous aurez à cœur, Monsieur le Ministre, d'intervenir afin que les libertés fondamentales soient respectées et que ses six étudiants puissent être libérés afin de poursuivre leurs parcours universitaires comme il se doit.

Je vous prie de recevoir, Monsieur le Ministre, l'expression de mes salutations distinguées.

Laurence Cohen,
Sénatrice du Val-de-Marne,
Vice présidente de la commission des affaires sociales

Billet original sur Senat Groupe CRC