Chronique parue dans Liberté Hebdo.

Nous sommes à trois jours du premier tour des élections régionales et l'on nous annonce (enfin les sondages), un scénario inimaginable il y a encore... 40 ans. Beaucoup de questions se posent avec ce vote d'extrême droite, appelons un chat un chat !

Avant même la tragédie des attentats du 13 novembre, le climat était pesant, une accumulation de déceptions au fil des alternances politiques depuis quelques décennies. Fabien Roussel, avec notre liste, met l'accent sur l'emploi, l'emploi, l'emploi et diable c'est pertinent, quand on se dit que nous en sommes à deux générations de jeunes qui ont grandi dans cet environnement de « raréfaction » du travail, deux générations qui, pour partie, vivent moins bien que celles qui les ont précédées, un contresens absolu de l'histoire.

Le seul horizon qui leur est proposé aujourd'hui, c'est la résorption de la dette du pays, 2000 milliards d'euros, soit l'équivalent de la richesse produite en une année par nous tous dans ce pays, on nous assomme avec ce chiffre et on nous somme de payer illico presto !

Arrêtons-nous un peu sur cette dette. Imaginons un instant que notre économie produise chaque année 10 milliards d'euros d'excédent, il nous faudrait quand même deux siècles pour en venir à bout de cette dette, à supposer bien sûr de ne pas l'aggraver chaque année, or pour le budget 2016 nous emprunterons sans la moindre difficulté 200 autres milliards aux marchés financiers et rembourserons 44 milliards d'intérêts. On nous prête aisément, notre « signature est fiable » et pour cause ça leur rapporte, alors tant que ça dure...

Le malaise de notre société peut naître aussi de l'insolence des fortunes de France, de l'explosion des inégalités, de la concurrence déloyale en vigueur au sein de l'Europe, de ce référendum de 2005 où le NON l'avait emporté à 55 % et sur lequel le pouvoir s'est assis sans hésitation, de l'ouverture cette semaine de la campagne des restaurants du cœur, la 31e du nom déjà ! Du carcan de l'austérité qui nous mène dans le mur, du comportement « peu éthique » de certains ministres et élus, Guéant, Cahuzac, Thévenoud, Balkany, Sarkozy, Dassault... qui nourrissent le « tous pourris ».

Et puis il y a cet argument massue qui émeut et qui consiste à nous culpabiliser tous et toutes par rapport à cette dette, rappelant que chaque bébé qui naît en France vient au monde avec une dette de 30 000 euros avant même d'avoir sali sa première couche. Alors j'ai regardé le relevé de compte de la France, il y a effectivement 30 000 euros dans la colonne « débit », mais dans la colonne « crédit » figure la somme de 100 000 euros. Comment ça ?

Ben oui 80 milliards d'euros d'évasion fiscale chaque année divisés par 800 000 naissances environ ça fait bien 100 000. Et c'est chaque année, en somme du crédit revolving !

Alors dimanche pour faire la nique à tous ceux qui ont conduit le pays là où il en est et rouvrir une perspective transformatrice, il n'y a que le vote pour la liste de Fabien Roussel avec l'Humain d'abord !

Billet original sur Senat Groupe CRC