A l'attention de
GRENOBLE UNE VILLE POUR TOUS
LE RASSEMBLEMENT CITOYEN DE LA GAUCHE ET DES ECOLOGISTES

A l'heure où se débat le projet de loi de finances pour 2016, vous avez souhaité interpeller par voix de pétition électronique, les parlementaires de l'agglomération grenobloise et leur demander de ne pas voter la baisse des dotations aux collectivités.

Je peux vous l'assurer, je ne voterai pas la baisse des dotations. Je voterai d'ailleurs contre l'ensemble de la loi de finances et je tiens à m'en expliquer.

La loi de finances 2016 ne vise, dans la continuité des précédents budgets, qu'à mettre en œuvre une politique d'austérité découlant des orientations libérales du traité constitutionnel européen auquel je reste fermement opposée.

Une politique qui se traduit, au nom du redressement des comptes publics et de la compétitivité, par la baisse des dépenses publiques et la réduction des cotisations sociales dues par les entreprises.

D'ici 2017 en valeur cumulée, 28 milliards d'euros auront été soustraits des ressources des collectivités, auxquels il faut ajouter les milliards d'économies réalisées sur le budget de la sécurité sociale, pour être redistribués principalement aux grandes entreprises dans le cadre du pacte de responsabilité : 23 milliards en 2015, 33 en 2016, 41 en 2017… sans contrepartie demandée et sans effet sur la relance économique.

La baisse de dotations n'est par contre pas sans effet pour les habitant-e-s de nos territoires. C'est bien sûr la réduction des services publics et de l'emploi public, la réduction de la capacité des collectivités à mettre en œuvre l'action sociale et la solidarité, à contribuer à l'éducation, à la culture, au sport, au lien social ; c'est aussi la réduction de la capacité d'épargne et d'investissement des collectivités avec des répercussions négatives sur le BTP et l'emploi local.

Il n'est pas possible à mon sens, d'isoler la baisse des dotations aux collectivités des politiques mises en œuvre par le gouvernement. La même logique d'économie prévaut pour la réforme des collectivités, la loi sur l'adaptation de la société au vieillissement, la loi de modernisation du système de santé, la loi de financement de la sécurité sociale, aggravant toujours plus les inégalités sociales et territoriales. Lois pour lesquelles j'ai voté contre ; ce qui n'est pas le cas des sénatrices et sénateurs écologistes,

C'est pourquoi tout en proposant des solutions alternatives pour accroitre les recettes, l'ensemble des député-e-s du Front de gauche à l'instar de leur président de groupe, André Chassaigne, candidat sur la liste régionale « l'Humain d'abord » menée par Cécile Cukierman, sénatrice, ont voté contre la première partie de la loi de finances.

Et je regrette que les 8 député-e-s écologistes, dont la députée de l'Isère, n'aient pas exprimé leur opposition plus fermement au-delà de l'abstention. Je note d'ailleurs que cette lettre n'a pas été adressée à cette dernière, tout comme aux parlementaires de droite. Mais le débat n'est pas clos, les député-e-s auront encore à s'exprimer lors du vote de la deuxième partie. Je les appelle vivement à voter contre cette loi d'austérité

Pour ma part comme l'ensemble des sénatrices et des sénateurs de mon groupe Communiste, Républicain et Citoyen, y compris Cécile Cukierman, je voterai contre la baisse des dotations et contre la loi de finances.

Billet original sur Senat Groupe CRC