Chronique parue dans Liberté Hebdo.

J'ai déjà eu l'occasion d'évoquer ici les débats du moment au sein de la commission des finances du Sénat, désolé d'y revenir aussi régulièrement, mais c'est un lieu d'inspiration passionnant et permanent de découverte et surtout un observatoire politique fantastique des faux débats qui s'y déroulent très souvent.

Faux débats, car dès lors que la majorité sénatoriale de droite, depuis 2014, et la majorité gouvernementale socialiste écologiste (en partie) et radicale ont adopté ensemble le même Traité européen Sarkozy/Merkel en 2012, sans passer par la moindre modification et encore moins par la case démocratique du référendum, les dés du débat sont pipés et les discussions de fond ne peuvent plus avoir lieu !

Ainsi donc le 4 novembre dernier, nous avons eu droit à l'analyse des principales orientations du budget 2016, vues par le Rapporteur général de la Commission des Finances du Sénat, Monsieur Albéric de Montgolfier, d'où le titre du billet de cette semaine... Étant d'accord sur le fond, à savoir la nécessité impérieuse de réduire la dépense publique, c'est le traité qui nous « l'impose », il importe de se distinguer par les nuances que les uns ou les autres veulent apporter aux budgets d'austérité, nous sommes en quelque sorte dans les « 50 nuances de gris ».

Albéric de Montgolfier joue sa partition, je le cite : « Les annonces de dépenses nouvelles sont nombreuses, les financer sans accroitre notre déficit supposerait de trouver des économies pour les compenser, donc de faire évoluer cet objectif de 50 milliards d'euros d'économies ». Voilà pour l'accord sur le fond, et il est vrai que M. Fillon annonce régulièrement qu'il faudrait réduire cette dépense de 100 milliards ! Fichtre ! Comment on fait ?

Alors, cela n'est sans doute pas coutumier au sein de la « prestigieuse » commission des finances, je me suis permis de citer Coluche qui en son temps faisait de la fausse publicité pour la lessive qui lavait plus blanc que blanc, et m'en inspirais pour dire au Rapporteur général mon étonnement à son analyse bien sombre du projet de budget, le rendant encore plus noir que noir, il n'y a plus d'espoir dirait notre Johnny national.

Évidemment pour nous c'est non à l'austérité, d'où qu'elle vienne, nuancée ou pas et elle est bien là la ligne de partage entre politique de droite et politique de gauche, normalement elles s'opposent.

Du blanc du titre au gris des nuances jusqu'au noir d'Albéric nous on veut exactement inverser cet ordre, du noir au blanc jusqu'à la lumière et l'espoir...

Billet original sur Senat Groupe CRC