Ségolène Royal annonce que dorénavant tous les bâtiments publics neufs et les logements sociaux neufs, seront à énergie positive (produisant plus d'énergie qu'ils n'en consomment), provoquant ainsi une hausse de 10 à 20% du coût de construction alors que de l'autre côté, le gouvernement a diminué de 11 milliards les dotations aux collectivités, abaissé le taux du livret A et cherche à simplifier les normes. Il s'agirait d'être cohérent.
D'autant plus que c'est une réelle erreur de raisonnement. S'il est nécessaire de réduire l'empreinte carbone des bâtiments et d'abaisser les charges en énergie pour les habitants, l'enjeu ne se situe pas dans le neuf mais dans l'existant! Quand le taux de renouvellement du parc immobilier est de 1% par an, on comprend vite qu'il faudrait 100 ans pour que tous les bâtiments soient à énergie positive!
De l'autre côté, les bâtiments publics et logements existants sont de véritables passoires thermiques.
Pour les bâtiments publics et logements neufs, c'est par la sobriété énergétique, limitant les besoins en chaud, froid et lumière artificielle, que nous agirons le plus efficacement.
Et pourquoi faire fi de l'urgence de construire des logements sociaux, quand les maires de droite sont clairement réfractaires, quand ils ne respectent même pas la loi sur le nombre minimal de logements sociaux par ville.
Celle pose également la double question de l'emploi et du salaire (et de la part logement dans celui-ci), permettant à chacun de se loger, ainsi que de la maîtrise des couts du foncier, de la construction et de vente (cf. Le plafonnement du prix au m² dans certaines villes, comme Saint-Ouen).
Bref, du green washing qui ne s'attaque pas à la racine du problème: le logement n'est pas une marchandise, c'est un besoin!