dessin-cantine.jpg

Promesse de campagne du groupe Front de gauche, cette mesure sera adoptée lors de l’examen du budget 2014, du 18 au 20 décembre prochain. «C’est une question de justice sociale et de santé publique», souligne Henriette Zoughebi, vice-présidente (FdG) du conseil régional, en charge des lycées.

 

3,90 euros le repas

 

La restauration scolaire, objet d’une véritable jungle tarifaire dans les 471 lycées franciliens, est aujourd’hui loin d’être accessible à tous les élèves. Le prix moyen du repas se monte à 3,90 euros. Et tous les proviseurs savent que de nombreux élèves ne peuvent plus venir à la cantine à partir du 15 ou du 20 du mois, faute de pouvoir payer.

En 2011, une étude de l’Institut d’aménagement et d’urbanisme de la région a montré qu’un enfant d’inactif ou d’ouvrier mangeait, en moyenne, deux fois moins à la cantine que les enfants de cadres. Une inégalité d’accès que l’on retrouve aussi en fonction du département, les lycéens de Seine-Saint-Denis fréquentant beaucoup moins la cantine que ceux des Yvelines ou du Val-de-Marne. Après avoir adopté le principe du quotient familial, l’exécutif régional va s’atteler, d’ici février, à préciser la grille tarifaire. Hypothèse la plus avancée : une fourchette de prix allant de 1 euro le repas jusqu’à 4 euros maximum, avec une dizaine de tranches pour tenir compte des revenus des parents et ne surtout pas pénaliser les classes moyennes. « On veut s’assurer que ceux qui paieront le plus soient vraiment les plus hauts revenus, insiste Henriette Zoughebi. Un foyer gagnant 3 000 euros avec deux enfants ne doit pas être pénalisé. »

 

Compensation de la Région

 

La mise en place du dispositif, qui démarrera à la rentrée 2014, s’étalera sur cinq ans, par tranche de 100 établissements. « Il faut qu’en 2015 (année des élections régionales — NDLR) cela soit suffisamment avancé pour qu’il n’y ait pas de remise en cause possible », ajoute Henriette Zoughebi. Le nom des premiers lycées sera connu en février. Ils devraient se situer dans deux départements où le conseil général a déjà mis en place pour les collèges ce type de tarification au quotient, comme en Seine-Saint-Denis. Le coût de cette mesure est estimé entre 30 et 40 millions d’euros lorsque tous les lycées appliqueront la nouvelle tarification. C’est le prix de la compensation prévue par la région pour ne pas pénaliser les établissements ayant beaucoup d’élèves payant le tarif le plus bas. « C’est un vrai choix budgétaire, qui n’aurait pas vu le jour sans le Front de gauche, assume Henriette Zoughebi.Le bouclier social que l’on défend trouve ici une illustration concrète au bénéfice des jeunes et de leur réussite scolaire. »